Les convois exceptionnels turcs enfin contrôlés
Depuis dix ans, les convois exceptionnels turcs empruntent en grand nombre la N7 et même l'A7 la nuit, en jonglant avec les réglementations. Il suffit de contrôler, avant que l'accident ne se produise... C'est ce qui a enfin été fait hier avec l'un d'entre eux qui circulait dans le sens sud-nord sur la N7.
Car on voyait à son comportement qu'il était probablement en surcharge : non seulement le Volvo 8x4 turc n'avait pas d'escorte, mais il avait bien du mal à manuvrer et à se relancer dans les ronds-points. Il a entraîné des retards pour les transporteurs français, déjà affectés par la nécessité de remonter de Marseille à vide par la nationale, parce que leur fret a été pris par des étrangers moins-disants.
Les transporteurs turcs étaient jusqu'à hier très peu contrôlés car un convoi prend de la place, sur un lieu d'interception ! En plus, le problème de la langue dissuade certains gendarmes. Mais à Valence, des motards de la Police nationale se sont pris de passion pour les convois. Certains Français se sont fait arrêter pour un simple panneau absent ou gyro défaillant.
Autant dire que lorsque nos motards ont vu passer ce très lent convoi turc sur la N534 à Bourg-de-Péage, ils ont cherché à comprendre. Alors que le routier turc était autorisé pour 88 t avec sa trois-essieux, le total de la charge et du poids vide de l'ensemble atteignait 96 t, soit 8 t de trop. La surcharge est un sport national en Turquie, mais en France, c'est surtout une source d'accidents.
D'autres infractions ont été relevées, comme l'absence de gyrophares, d'extincteurs et de voiture-pilote. Le Turc a récolté en tout, 5 805 euros de PV. On écarte pas l'hypothèse d'une dénonciation de la part d'un guideur, surpris que l'on n'ait pas fait appel à une voiture pilote parlant français pour un convoi aussi lent !
Il faut dire que de leur côté, les gendarmes de la Drôme se remettent d'un accident qui impliquait un autre routier turc en convoi. Dans la nuit de mardi à mercredi dernier, sur l'A7, vers 2 h, ce chauffeur a eu besoin d'uriner et a stoppé son convoi chargé d'une bobine de 28 t s'est arrêté (en toute illégalité) sur les zébras, la bande d'arrêt d'urgence et la voie de droite, juste après le péage de Reventin-Vaugris (en direction de Marseille).
C'est alors qu'un camionneur a surgi du péage sans s'apercevoir qu'une partie du chargement du convoi dépassait sur la voie lente. Dans le choc, la remorque du routier français s'est éventrée et les colis se sont répandus sur la chaussée. Heureusement, le routier français est indemne. Une grue de la société Vienne PL est intervenue pour relever la bobine du Turc et mieux l'arrimer sur le convoi. - CF