Les autorités japonaises ont adopté des règles législatives pour encadrer davantage les heures de conduite et temps de service des conducteurs routiers japonais. Ce qui permet de conclure qu'auparavant, ceux-ci n'avaient pas vraiment de limites imposées... C'est un reportage de l'AFP qui nous permet de découvrir cette adaptation tardive à des règles de sécurité.
Depuis avril 2024, les heures supplémentaires annuelles des chauffeurs routiers sont plafonnées à 960 (soit 80 heures par mois si on part sur une base de 12 mois*) et de nouvelles règles ont été adoptées pour les pauses, changeant les habitudes de nombreux chauffeurs qui roulaient sans interruption pour être mieux payés.
Ces changements de la réglementation visent à réduire le stress lié au travail mal rémunéré des camionneurs, qui se traduit par un taux élevé de maladies cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux. L'objectif est aussi de à rendre ce métier plus attractif pour les jeunes, dans un Japon vieillissant où 90% des marchandises sont transportées par la route.
Malgré son importance pour la quatrième économie mondiale, souligne l'AFP, le secteur routier n'est pas mieux reconnu que chez nous en termes de salaire : les chauffeurs travaillent généralement 20% de plus que la moyenne, mais gagnent 10% de moins, soit environ l'équivalent de 27 700 euros par an (2 300 euros par mois). On peut supposer qu'il s'agit de montants bruts. Près d'un conducteur sur cinq travaille au minimum 60 eures par semaine.
La plupart des 63 000 transporteurs routiers japonais sont de petites entreprises possédant 10 véhicules ou moins, dont beaucoup peinaient à joindre les deux bouts avant même les nouvelles règles. Elles ont survécu en baissant leurs prix ou en offrant gratuitement le chargement et le déchargement, souvent manuel. Les chauffeurs attendent souvent pendant des heures, sans frais supplémentaires pour le client. Sur ce point, on n'est pas trop dépaysé chez nous...
L'association des transporteurs japonais voit d'un mauvais oeil les conséquences économiques de la réduction des horaires, qui les met devant l'impossibilité d'accepter certaines missions pour rester dans les clous. Plus généralement, cela se traduit par des retards de livraison et des problèmes d'approvisionnement.
Le secteur du TRM japonais essaie de s'adapter pour éviter les kilomètres à vide et optimiser leurs chargements. Les entreprises se sont associées pour partager des camions, une mesure impensable avant les nouvelles règles, et les sociétés laitières envisagent de standardiser leurs conteneurs. Certaines doivent embaucher des conducteurs supplémentaires pour certaines tournées, ce qui occasionne de forts surcoûts de fonctionnement. - MF
*Il faut savoir qu'au Japon, les salariés ont le droit de prendre entre 10 et 20 jours de congés annuels selon qu'ils ont six mois ou six ans d'ancienneté dans leur entreprise. Mais beaucoup ne prennent que la moitié de ces congés autorisés...
Les autorités japonaises ont adopté des règles législatives pour encadrer davantage les heures de conduite et temps de service des conducteurs routiers japonais. Ce qui permet de conclure qu'auparavant, ceux-ci n'avaient pas vraiment de limites imposées... C'est un reportage de l'AFP qui nous permet de découvrir cette adaptation tardive à des règles de sécurité.
Depuis avril 2024, les heures supplémentaires annuelles des chauffeurs routiers sont plafonnées à 960 (soit 80 heures par mois si on part sur une base de 12 mois*) et de nouvelles règles ont été adoptées pour les pauses, changeant les habitudes de nombreux chauffeurs qui roulaient sans interruption pour être mieux payés.
Ces changements de la réglementation visent à réduire le stress lié au travail mal rémunéré des camionneurs, qui se traduit par un taux élevé de maladies cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux. L'objectif est aussi de à rendre ce métier plus attractif pour les jeunes, dans un Japon vieillissant où 90% des marchandises sont transportées par la route.
Malgré son importance pour la quatrième économie mondiale, souligne l'AFP, le secteur routier n'est pas mieux reconnu que chez nous en termes de salaire : les chauffeurs travaillent généralement 20% de plus que la moyenne, mais gagnent 10% de moins, soit environ l'équivalent de 27 700 euros par an (2 300 euros par mois). On peut supposer qu'il s'agit de montants bruts. Près d'un conducteur sur cinq travaille au minimum 60 eures par semaine.
La plupart des 63 000 transporteurs routiers japonais sont de petites entreprises possédant 10 véhicules ou moins, dont beaucoup peinaient à joindre les deux bouts avant même les nouvelles règles. Elles ont survécu en baissant leurs prix ou en offrant gratuitement le chargement et le déchargement, souvent manuel. Les chauffeurs attendent souvent pendant des heures, sans frais supplémentaires pour le client. Sur ce point, on n'est pas trop dépaysé chez nous...
L'association des transporteurs japonais voit d'un mauvais oeil les conséquences économiques de la réduction des horaires, qui les met devant l'impossibilité d'accepter certaines missions pour rester dans les clous. Plus généralement, cela se traduit par des retards de livraison et des problèmes d'approvisionnement.
Le secteur du TRM japonais essaie de s'adapter pour éviter les kilomètres à vide et optimiser leurs chargements. Les entreprises se sont associées pour partager des camions, une mesure impensable avant les nouvelles règles, et les sociétés laitières envisagent de standardiser leurs conteneurs. Certaines doivent embaucher des conducteurs supplémentaires pour certaines tournées, ce qui occasionne de forts surcoûts de fonctionnement. - MF
*Il faut savoir qu'au Japon, les salariés ont le droit de prendre entre 10 et 20 jours de congés annuels selon qu'ils ont six mois ou six ans d'ancienneté dans leur entreprise. Mais beaucoup ne prennent que la moitié de ces congés autorisés...